Avt 1900


Avant 1900

Les Prémices...

  L’association « la Cambronnaise » puise vraisemblablement ses origines avant 1900.  Les archives paroissiales et départementales nous font découvrir qu’en 1887  « la société musicale de St Sébastien » est créée par la Paroisse et qu’elle est autorisée par la préfecture le 12 août 1895.

Regards sur St Sébastien sur Loire à la fin du XIXe siècle

En 1896, on recense 2465 habitants à Saint-Sébastien. Cette population se compose de notables et de paysans. La famille Mérot du Barré administre la Mairie et reste attachée aux valeurs de la monarchie et de la religion.

Les notables vivant à Saint-Sébastien habitent pour la plupart le bourg de Portechaise. Leurs revenus proviennent de rentes foncières et de l’exploitation de leurs terres par des régisseurs. Les Bords de la Loire et les Iles permettent aux Nantais fortunés de passer l’été à la campagne. Ils restent très attachés aux traditions et à leurs valeurs. La religion est le vecteur de la transmission de ces valeurs. Tous ou presque sont catholiques.

Environ la moitié des Sébastiennais vivent de l’eau et de la terre, qui constituent les deux ressources principales de la commune.

La Loire est une source de revenus. Le travail y est ardu en raison des grandes crues, des inondations et des glaces. La navigation y est souvent difficile. Le métier de marinier disparaît à la fin de ce 19e siècle mais celui de pêcheur reste actif. Les civelles, pêchées par tonneaux, produisent un engrais pour les terres. Le sable arraché au fleuve constitue un produit précieux, très convoité, notamment pour le jardinage. Les blanchisseuses, battoir en main, se pressent dans les bateaux-lavoirs ou sur les rives. La terre reste la ressource essentielle pour les paysans et les jardiniers.

Les nombreux paysans sont, pour la grande majorité d’entre eux, salariés : ils sont « ouvriers agricoles temporaires », « journaliers » ou « domestiques ». Ils cultivent le blé, la vigne et pratique l’élevage.

Peu à peu, se développe le « jardinage », appelé aujourd’hui « maraîchage », employant de nombreux musiciens et gymnastes de la Cambronnaise. Les « jardiniers » sont des salariés employés sur les terres des maisons bourgeoises et des petits propriétaires. On y cultive des poiriers. Longtemps prospère, cette culture fait place à l’activité légumière destinée au marché nantais et aux conserveries qui connaissent une activité dynamique.

Cette production jardinière est, entre autres, destinée à la ville de Nantes, ce qui implique une amélioration progressive de la communication et des équipements. En 1851, Nantes est reliée à Paris par chemin de fer. En 1863 – 1864, de nombreux terrains sont achetés à Saint Sébastien pour la pose de la ligne Nantes-Bordeaux. En cette fin de siècle, entre le Bourg et Nantes, la Municipalité de Saint Sébastien demande le prolongement de la ligne de Tramway jusqu’au chemin du Lion d’Or et des Bourdonnières. Les premières automobiles, l’installation du télégraphe, d’un bureau de poste et la première ligne électrique « passant par le Douet pour aboutir au Bourg » permettent de rompre un certain isolement.

Cette ouverture au monde se confirme dans le domaine de la culture et des loisirs. De plus en plus d’enfants fréquentent l’école. Les instituteurs sont soucieux d’apporter à leurs élèves des connaissances de base mais aussi de faire découvrir le monde à ces enfants de la campagne. On sait qu’en 1887 une bibliothèque est créée par la Paroisse et une autre, en 1912, par la Municipalité.

À cette recherche de culture, s’ajoute un nouveau besoin d’activités afin d’atténuer la dureté de la vie quotidienne et apporter un certain encadrement aux jeunes. La création de la « Société Musicale de Saint-Sébastien » le confirme bien. Répondre à ces nouvelles aspirations culturelles et de loisirs est la préoccupation, à la fois des laïcs et du clergé.

Même si la commune reste traditionnelle, on constate une évolution des activités et des comportements, en partie due à la proximité de la ville de Nantes qui fournit les premiers exemples de regroupement culturels et ludiques.

« Regards sur Saint-Sébastien-lès-Nantes en cette fin du 19e siècle » – Raconte-nous la Cambronnaise…1900…2000 – M. Pelletier – 2000

Statuts du 12 août 1895